Texte Micheline LO

Dans Ophélie, Rimbaud nous livre: "Tes grandes visions étranglaient ta parole et l'Infini terrible effara ton œil bleu". Depuis 10 ans, les yeux effarés, Micheline LO nous offre ses visions, grandes et transcendantes.

Sur une toile déjà vibrante d'émotion, sa main charme. Le ciel, la terre, l'absolu et encore l'infini éclatent. Notre œil cligne, recligne, tremble et s'émeut.

Dans sa peinture, tantôt céleste et circulaire, tantôt paradisiaque et hallucinatoire, encore absolue et incandescente, ou bien géographique et cosmique, tout se tient, se lie, se tisse. Notre œil, dans son univers, alors s'immisce.
Magique, tragique, biblique, ..., une réussite chimique.

Ses sources sont inépuisables. Quelquefois, le départ se donne depuis une petite boîte (de fromage) et l'on découvre la "Vache Bleue". Quelquefois, des hommes et des femmes, généreux et doués. Voilà les Tombeaux. ou encore, à partir de la littérature, forte et déboussolante, un voyage entre le Paradis et l'Enfer s'invente.

10 ans d'une vie, bout de chemin, début d'un destin, peinture sans frein.

Quelques mots sur la femme, les plus beaux.

Micheline Lo conserve, ce dont seuls les vrais artistes peuvent se prévaloir, une simplicité exemplaire.

Sans doute se dit-elle, à la manière de Pascal, "Car enfin qu'est-ce que l'homme dans l'infini ? Un tout à l'égard du néant, un rien à l'égard du tout."

Source: Texte publié dans le catalogue de l'exposition 10 ANS DE PEINTURE - MICHELINE LO, Hôtel de ville de Saint Gilles, 1992