Quetzalcoatl, 2001 |
A propos de cette série
10 peintures carrées sur toile, inspirées d'un voyage au Mexique, effectué 20 ans plus tôt.
Ce qu'en dit Micheline LO
L'aigle, le serpent, le jaguar, le maïs, la civilisation, le sacrifice, tout cela marqué par la compression volcanique forme un amalgame serré.
Syntagmes mayas et aztèques. Le peintre a fait retour au Mexique, précolombien cette fois, en dix toiles carrées. Ce qu'en dit Henri VAN LIER
Le dieu mexicain Quetzalcoatl convenait éminemment à ce dernier état d'esprit [induit par la chimiothérapie de plus en plus dense de Micheline LO].
Son nom et ses images disent la rencontre du Serpent et de l'Aigle s'embrassant, mais aussi s'entre-dévorant au moins potentiellement, sous le regard de la Chouette effraie, ces yeux du Destin sans sourcillement. Bénéfique et cruel, Quetzalcoatl totalise le divin, le sang épais, le « quik » du Popol Vuh, qui circule entre le supérieur, le terrestre et le souterrain. Confondant le regardeur et le regardé dans la même extase orgastique des sacrifices maya et aztèques. Quetzalcoatl était d'autant plus disponible pour cette peinture que sa figure, étant amérindiennes, est écrite et écrivante. Séquenciée de carrés, de losanges, d'anneaux, de plumes, ponctuée de couleurs tropicales pulsatoires, elle fait palpiter les formes et les fonds, pour que « ça avance et que ça recule en même temps. ». Elle hésite, plus que celle de tout dieu occidental, entre l'analogique et le digital, et rassemble la (re)séquenciation comme polymérisation générale des rochers, des arbres, des animaux, des hommes, des dieux. Où tout but, à mesure qu'il émerge, a déjà disparu dans la jungle des moyens. Où chaque tête, animale ou humaine, est encore encastrée dans la tête de l'ancêtre et déjà encastrant celle de l'enfant, à la façon Olmèque, ou encore confondant le devant de son face-à-face avec celui du face-à-face d'autrui, depuis Chavin de Huantar. Où la peau a les qualités de l'os, et l'os celle de la peau. Comme dans le Bestiaire. |